mardi 3 novembre 2020

L’église Saint John

L’église de Saint John, à l'origine une cathédrale, est la troisième plus ancienne église à Calcutta. Elle a été l’un des premiers édifices publics construits par la East India Company après que Calcutta est devenue la capitale effective de l’Empire Britannique des Indes. Comme beaucoup d’églises Britanniques en Inde, cette église s'est inspirée de St. Martin-in-the-Fields, une église anglicane au coin nord-est de Trafalgar Square à Londres. 

La construction de l’église de Saint John a commencé en 1784 et a été achevée en 1787. Les fonds ont été collectés par une loterie public et en ce moment-là en 1784, INR 30000 ont été collectés pour la construction de cette église. Le terrain pour sa construction a été donné par Mahadraja Nabakrishna Deb, un grand philanthrope et homme puissant de Calcutta au XVIIIème siècle. La première pierre a été posée par Warren Hastings, le premier gouverneur général de l’Inde Britannique, le 6 avril 1784.

Cette église gothique à une seule flèche a été construite avec une combinaison de pierres et de briques. C’est une grande structure carrée, construite de style architectural néoclassique par l’architecte James Agg. Une flèche de pierre, de 174 pieds de hauteur est sa caractéristique la plus distinctive. Une horloge géante est positionnée sur la flèche et elle est remontée chaque jour.

L’autel principal est simple et derrière d’autel se trouve un demi-dôme. A droite, on voit un magnifique vitrail très coloré. De grandes fenêtres permettent au soleil de filtrer à travers les verres colorés. A gauche de l’autel sur le mur est accrochée une des œuvres d’art la plus célèbre, « la peinture de la Cène », peinte par l’artiste Britannique Johann Zoffany en 1787. L’unicité de cette peinture demeure dans le fait que les visages des personnes utilisées comme sujets dans la peinture sont issus de la réalité.  Le visage de père Parthenio, un prêtre grec de cette époque a été peint comme Jésus ; W.C. Blacquiere, le magistrat de police de Calcutta a été choisi comme John ; et William Tulloh, le commissaire-priseur infâme de Calcutta a été utilisé comme Judas. Zoffany a ajouté une saveur locale indienne en ajoutant une épée indienne dans la peinture. Cette peinture est donc vraiment différente du reste des peintures mondiales de la Cène.  

 L’intérieur de l’église est élégant, pavé de marbres et pourvu de lustres colossaux en verre. Le plancher est pavé de dalles de marbres gris bleuâtre ou noir. Sur les murs de l’église sont accrochées des plaques commémoratives et des statues des officiers et des fonctionnaires Britanniques.

Dans l’église de Saint John, on trouve la chaise historique de Warren Hastings, une pendule de cette époque-là et un portrait de Warren Hastings portant sa signature originale. D’autres objets anciens comprennent un schéma de la construction de l’église, une note manuscrite de John Evans, un petit portrait de Johan Zoffany et plusieurs photographies et croquis des évêques et des Ecclésiastes. 

A l’entrée de l’enceinte de l’église, on voit plusieurs structures carrées qui ressemble à un garage de stationnement, mais en réalité, ce sont des garages de palanquin, construits pour les visiteurs de l’église qui venaient souvent dans les palanquins comme les véhicules automobiles n’avait pas encore arrivées à Calcutta en ce moment-là.

La cathédrale Saint John a été construite sur une ancienne cimetière qui héberge également un nombre de monuments commémoratifs et de tombes des personnages les plus célèbres à Calcutta en ce moment-là - le mausolée de Job Charnock, le commerçant ambitieux qui a combiné les trois villages existant de cette époque-là pour former la ville d’aujourd’hui  de Calcutta ; le mausolée de James Pattle, un ancêtre du célèbre écrivain William Dalrymple ; le mausolée de James Archilles Kirkpatrick, un colonel dans l’armée de l’Empire Britannique des Indes ; le mausolée de Frances Johnson, la plus vieille résidente Britannique du Bengale, qui avait 89 ans au moment de son décès et qui s’est mariée quatre fois pendant sa vie ; le mausolée de Charlotte Canning, la femme de Charles Canning, le gouverneur général et vice-roi de l’Inde à cette époque et qui était morte du paludisme.

 L’église de Saint John est située au milieu du quartier des affaires de Calcutta et elle est à deux pas du quartier du gouverneur de Calcutta. Mais à l’entrée de l’église, le vacarme de la circulation et les bruits quotidiens humains disparaissent complétement. Une fois qu’on entre les locaux de l’église, on remonte à plusieurs siècles dans le temps. En effet, cette vieille église évoque l’histoire passée et l’histoire est présente à chaque coin de ce grand édifice. 

Crédit photo: Bhumika Guglani   


lundi 30 janvier 2017

Retour dans son pays… en Inde


Les lecteurs réguliers de Mélange Culturel se souviendront que je suis une grande admiratrice du célèbre joueur de sitar Anoushka Shankar. C’était donc un immense honneur de la revoir en Inde après un intervalle de deux ans. Au début du Décembre 2016, Anoushka était de retour en Inde pour une tournée de quatre villes pour faire la promotion de son nouvel album qui est - très justement - intitulé « Home ».

Anoushka fait ici une brillante démonstration de son talent. C’est l'émission qui s’appelle « Later ... with Jools Holland ». Il s'agit d'une de ses compositions intitulée « Boat to Nowhere » tirée de son album « Land of Gold » dont expression émotionnelle est très riche.


mardi 27 décembre 2016

Un trésor au sud de l'Inde


Le magnifique diamant Kohinoor qui orne aujourd’hui la couronne de la Reine d’Angleterre est l'un des plus célèbres diamants du monde. C'était le shah de Perse, Nadir Shah, qui lui a donné son nom actuel: Koh-i-Noor, ce qui signifie «Montagne de Lumière». Ce diamant est passé entre de nombreuses mains. Il était la propriété des empereurs moghols de 1526 à 1739. Nadir Shah est entré en possession du diamant des Moghols lorsqu’il a envahi l'Inde en 1739. Mais après l’assassinat de Nadir Shah, le diamant est tombé entre les mains de l’un de ses généraux, Ahmad Shah Durrani. Beaucoup plus tard, Shah Shuja Durrani, l’un des descendants d’Ahmad Shah Durrani, a donné ce diamant à Maharaja Ranjit Singh de Lahore. Et finalement, en 1851, Duleep Singh, un descendant de Ranjit Singh, l’a offert à la reine Victoria d’Angleterre. Et voilà comment ce célèbre joyau est arrivé à sa destination actuelle dans la Tour de Londres. Presque tout le monde sait où se trouve aujourd’hui le diamant Kohinoor... mais de nombreuses personnes ne savent pas d'où il vient.

Quelque part profondément à l’intérieur du fort de Golconde (l’actuel Telengana en Inde), il y avait une chambre forte sécurisée qui contenait une éblouissante collection des plus beaux diamants du monde. Ces diamants ont été extraits de Kollur, une région située près de la rivière Krishna. À cette époque, les seules mines de diamant connues dans le monde entier étaient situées en Inde. La plupart des gens connaissent le fort de Golconde comme le royaume des rois Qutab Shahi - cependant, ces mines de diamants datent d'une époque antérieure, lorsque le fort faisait partie de l'ancien royaume de Kakatiya.

La fabuleuse collection de diamants a fait le fort Golconde le centre du commerce des diamants dans les temps anciens. Sur les 18 diamants les plus célèbres au monde, treize proviennent des mines de Kollur. Ces dernières comprennent le diamant Hope, le diamant Regent, le diamant Princie, le Noor-ul-Ain et le Daria-i-Noor (mer de lumière).

Aujourd’hui, en parcourant les ruines de ce fort autrefois imprenable, on frissonne encore d'excitation à l'idée que l'on est à proximité de la chambre forte secrète qui autrefois détenait le plus grand trésor du monde!


lundi 15 août 2016

Le Taj Mahal qui n'a jamais été construit !


Pas besoin de vous présenter le Taj Mahal, un des 7 merveilles du monde. Ce mausolée de marbre blanc, qui est un symbole de l’amour éternel a été construit au XVIIe siècle par l'empereur moghol Shah Jahan, pour sa bien-aimée, Mumtaz Mahal, morte lors de l’accouchement de son 14e enfant.

Selon les légendes anciennes, l'empereur voulait aussi construire pour lui-même, un autre mausolée qui aurait été une réplique exacte du célèbre Taj Mahal - sauf que ce Taj aurait été construit de marbre noir au lieu de marbre blanc. L’empereur a choisi la couleur noir pour ce mausolée pour refléter son état de deuil éternel après la mort de son épouse. Shah Jahan avait même choisi l'emplacement de ce Taj– il souhaitait faire ériger le monument sur la rive opposée de la rivière Yamuna, juste en face du mausolée blanc de Mumtaz Mahal.


Même si cette légende est vraie, Shah Jahan n'a jamais eu l’occasion de construire son Taj Noir parce qu'il a été renversé et emprisonné par son propre fils, Aurangzeb qui l’a enfermé pour le reste de sa vie.

Et alors, le Taj Noir a été perdu à jamais ... dans les brumes du temps.



lundi 8 août 2016

Deux grands maîtres de la musique... une représentation captivant


Les rythmes utilisés dans la musique classique indienne sont très différents du rythme à quatre temps qui est utilisé 
généralement dans le Rock, le Pop et la musique country. Dans ce court vidéo, le maestro du sitar Pandit Ravi Shankar explique la structure du rythme, qui s’appelle « Jhaaptaal ». « Jhaaptaal » est un rythme à dix temps, largement utilisé dans la musique classique indienne.

Pandit Ravi Shankar est accompagné par le célèbre joueur de tabla Ustad Alla Rakha Khan qui joue ce rythme lorsque Ravi Shankar l’explique. Le public de ce concert semble être Français comme la vidéo est sous-titrée en français (mais la mauvaise qualité de la vidéo réduit la lisibilité de ces sous-titres dans certaines parties de la vidéo).




Nombreuses d'interactions ludiques entre ces deux maîtres rendent cette vidéo particulièrement plaisante.


dimanche 17 juillet 2016

L'élégance dynamique de la danse classique indienne


Dans le post d'aujourd'hui, Mélange Culturel s’éloigne du monde de la musique classique indienne et vous présente une autre merveilleuse forme d'expression artistique - la danse. Dans cette courte vidéo, Mallika Sarabhai, la célèbre chorégraphe et danseuse classique indienne vous présente deux formes traditionnelles de la danse classique du Sud de l’Inde: Bharatnatyam et Kuchipudi. Comme vous le voyez, ces deux formes de danse classique indienne sont extrêmement élégantes et expressives. Un élément marquant de cette vidéo est la représentation de la danse Kuchipudi dans laquelle Mme Sarabhai figure un lion sur scène en quelques pas de danse alliant beauté et précision – une performance tout à fait extraordinaire !




dimanche 10 juillet 2016

La musique charmante du sarod


Un grand nombre de gens regardent la musique classique indienne comme un système structuré et extrêmement rigide - mais ce n’est pas toujours le cas. Voici un récital exquis en sarod par le maestro, Amjad Ali Khan. Ce concert a eu lieu en 2008 à Cologne en France et le maestro est accompagné par ses deux fils, Amaan Ali Khan et Ayaan Ali Khan.

Au cours de cette soirée musicale, l'une des cordes du sarod d’Amaan se casse. Imperturbable, Amjad Ali Khan indique au joueur du tabla de jouer un solo. A la grande joie du public, le joueur du tabla joue un impromptu en solo et entre-temps, Amaan remplace rapidement la corde cassée. Le récital continue...